Le 14 oct.
→ Veynes
· Cinéma Les Variétés - Quai des Arts - 2 Avenue des Martyrs
Sorti en 2025 Oui est un film réalisé par Nadav Lapid avec Ariel Bronz, Efrat Dor
Réservation conseillée en ligne ou au 04 92 58 15 27 aux heures d'ouverture du Quai des arts
Bonjour à vous, spectateurs de Ciné mon Mardi, fidèles ou occasionnels, cinéphiles chevronnés ou amateurs avertis d'un cinéma de qualité,
En exergue de Yes (Oui), le réalisateur israëlien Nadav Lapid cite le tableau célèbre du peintre Georges Grosz (1893 - 1959), Les Piliers de la société.
Grosz revendiquait la caricature pour décrier une société devenue montrueuse : « Je veux tenir le miroir devant la gueule de mes contemporains pour qu'ils y voient leur grimace. »
Yes est du même ordre.
Pour commencer
Israël au lendemain du 7 octobre.
Y., musicien de jazz précaire, et sa femme Yasmin, danseuse, apportent plaisir et consolation à leur pays qui saigne en vendant leur art, leur âme et leur corps aux plus offrants. Bientôt, Y. se voit confier une mission de la plus haute importance : mettre en musique un nouvel hymne national. Une farce désespérée qui questionne la servitude et la soumission aux puissants.
Allons plus loin
Y., le héros, dit «oui», mais il va mal. Y. dit «oui» parce qu'Y. va mal. Car il dit « oui » à tout ce qui s'offre à lui de pire dans la Tel-Aviv d'après le 7 octobre. Alors que son seul salut serait de dire « non ». Feu sa mère, femme de gauche aurait honte de lui, comme nous l'indique une voix off perspicace et salutaire
Mais d'engagement Y., par lâcheté, résignation, désintérêt n'en est pas capable : Y. est un homme sans morale. Artiste aux abois, économiquement et sentimentalement, il joue les clowns, paillasson aux services des riches et des puissants de son pays. Ceux dont la richesse et la puissance ont grossi par la grâce de la guerre que l'État mène contre les Palestiniens.
Nadav Lapid fait de Y. le pantin d'une comédie musicale obscène et cacophonique. On y chante du Elvis Presley avec des chefs militaires, on y esquisse des chorégraphies furieuses au milieu d'une cuisine, on y lèche les bottes d'un boysclub de dictateurs sur de la disco. Mais l'allégresse de la mise en scène, le sens de la rupture ne sont jamais gratuits. Dans un équilibre fragilement tenu, la vulgarité et le grotesque côtoient des séquences d'une poésie folle. Comme lorsque, visages laissés hors-champ, les mains de Y. et de sa femme Yasmin se mettent à dialoguer telles des marionnettes privées de corps.
Dans sa deuxième partie, versant mélancolique et presque dépressif de la première, Yes montre les retrouvailles impossibles de Y. et d'une ancienne amoureuse, idéaliste et combative. Sur une colline désertique, où l'on devine au loin Gaza qui brûle, Y. et Leah (Naama Preis) enterrent leur amour, prenant acte leur divergence idéologique. Le pamphlet politique vire à l'errance existentielle et la frénésie formelle fléchit sous le poids de l'émotion. Nadav Lapid atteint là une beauté apaisée qu'on ne lui soupçonnait pas.
Jean-Paul Pénard
D'après Les Cahiers du cinéma, Trois couleurs et le dossier de presse.
En exergue de Yes (Oui), le réalisateur israëlien Nadav Lapid cite le tableau célèbre du peintre Georges Grosz (1893 - 1959), Les Piliers de la société.
Grosz revendiquait la caricature pour décrier une société devenue montrueuse : « Je veux tenir le miroir devant la gueule de mes contemporains pour qu'ils y voient leur grimace. »
Yes est du même ordre.
Pour commencer
Israël au lendemain du 7 octobre.
Y., musicien de jazz précaire, et sa femme Yasmin, danseuse, apportent plaisir et consolation à leur pays qui saigne en vendant leur art, leur âme et leur corps aux plus offrants. Bientôt, Y. se voit confier une mission de la plus haute importance : mettre en musique un nouvel hymne national. Une farce désespérée qui questionne la servitude et la soumission aux puissants.
Allons plus loin
Y., le héros, dit «oui», mais il va mal. Y. dit «oui» parce qu'Y. va mal. Car il dit « oui » à tout ce qui s'offre à lui de pire dans la Tel-Aviv d'après le 7 octobre. Alors que son seul salut serait de dire « non ». Feu sa mère, femme de gauche aurait honte de lui, comme nous l'indique une voix off perspicace et salutaire
Mais d'engagement Y., par lâcheté, résignation, désintérêt n'en est pas capable : Y. est un homme sans morale. Artiste aux abois, économiquement et sentimentalement, il joue les clowns, paillasson aux services des riches et des puissants de son pays. Ceux dont la richesse et la puissance ont grossi par la grâce de la guerre que l'État mène contre les Palestiniens.
Nadav Lapid fait de Y. le pantin d'une comédie musicale obscène et cacophonique. On y chante du Elvis Presley avec des chefs militaires, on y esquisse des chorégraphies furieuses au milieu d'une cuisine, on y lèche les bottes d'un boysclub de dictateurs sur de la disco. Mais l'allégresse de la mise en scène, le sens de la rupture ne sont jamais gratuits. Dans un équilibre fragilement tenu, la vulgarité et le grotesque côtoient des séquences d'une poésie folle. Comme lorsque, visages laissés hors-champ, les mains de Y. et de sa femme Yasmin se mettent à dialoguer telles des marionnettes privées de corps.
Dans sa deuxième partie, versant mélancolique et presque dépressif de la première, Yes montre les retrouvailles impossibles de Y. et d'une ancienne amoureuse, idéaliste et combative. Sur une colline désertique, où l'on devine au loin Gaza qui brûle, Y. et Leah (Naama Preis) enterrent leur amour, prenant acte leur divergence idéologique. Le pamphlet politique vire à l'errance existentielle et la frénésie formelle fléchit sous le poids de l'émotion. Nadav Lapid atteint là une beauté apaisée qu'on ne lui soupçonnait pas.
Jean-Paul Pénard
D'après Les Cahiers du cinéma, Trois couleurs et le dossier de presse.
Plein tarif : 5,50€
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €.
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €.
Modes Paiement
Chèque, EspècesGratuit
NonComplement
Plein tarif : 5,50€Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €
Mardi 14 octobre 2025 à partir de 20h30.